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Pour le développement du management public territorial et autres réflexions...

Ré-humanisons le management : autorité vs autoritarisme...

21 Avril 2014 , Rédigé par Jean-Pierre MARC Publié dans #Management stratégique, #management, #management territorial, #Management opérationnel, #collectivités locales, #autoritarisme, #leadership, #leader

L’autorité est un élément important du  management.


"Le terme « autorité » n’est pas toujours bien perçu. On entend parfois « pouvoir discrétionnaire », « sanction », « privilège » derrière cette notion. Or le mot « autorité » ne mérite pas une telle méfiance.
On définit l’autorité comme une capacité d’influence. L’autorité se mesure à l’aune de ce qu’on peut obtenir des autres. On voit bien que sans autorité, il ne peut y avoir de management, par définition. Ainsi l’autorité, loin d’être une notion négative, est le préalable au management. Comment pourrait-on faire faire quelque chose à quelqu’un, donc manager, si on est dépourvu de toute capacité d’influence sur la personne ? On voit bien que cela est impossible.


Alors pourquoi ce malaise devant la notion d’autorité ? Peut-être parce qu’on la confond avec un autre terme qui a la même racine : autoritaire. L’autoritarisme est une façon de s’y prendre pour influencer l’autre, une façon dure, directive, ostensible, cassante, sans dialogue. Être autoritaire, c’est imposer avec une forme abrupte, souvent en élevant le ton, de la vocifération jusqu’au hurlement. L’autoritarisme est une façon de chercher à avoir de l’autorité, mais cette méthode est loin d’être garantie. On peut avoir une très grande autorité sans faire preuve d’autoritarisme, et on peut tout aussi bien s’affirmer très autoritaire sans avoir aucune autorité.


Ainsi l’autorité est le fondement même du management, élément nécessaire, elle ne peut être critiquée en soi, en revanche, ce sont les moyens employés pour l’obtenir qui font débat.


Le leader est donc celui qui, de toutes ces sources d’autorité, privilégie l’apprentissage de la part des autres de la qualité de ses propres conduites. Et c’est grâce à l’identification de son propre comportement de la part des autres qu’il réussit à maximiser son autorité, c’est-à-dire à demander peu pour obtenir ce qu’il veut.
Mais c’est justement parce que son autorité est fondée sur son propre comportement qu’il ne demande pas n’importe quoi n’importe comment. C’est parce que ses demandes sont identifiées comme équitables, respectueuses, efficaces pour le système, assurant un confort maximum pour le collectif dans les contraintes de l’organisation qu’elles auront tendance à être anticipées.


C’est donc par son comportement qu’un manager peut prétendre accéder au leadership. Ce n’est ni par son autoritarisme, ni par sa dominance, ni par son pouvoir, ni par son charisme, ni par sa communication qu’un manager construit son autorité, mais par ses comportements.


Le leadership est donc à la portée de tous. Contrairement à une idée répandue, on ne naît pas manager. On le devient en travaillant sans cesse ses propres comportements de manager. (.


Le management en tant que technique du « faire travailler » est fondé sur l’autorité. Ni le management, ni l’autorité ne sont critiquables en soi. Ce sont les sources de l’autorité qui sont plus ou moins efficaces, plus ou moins recommandables. Et la seule façon de construire une autorité de façon pérenne  est de s’appuyer sur la reconnaissance de la qualité de ses conduites de manager par l’équipe. Seule cette source d’autorité conduit au leadership, c’est-à-dire à cette capacité d’être suivi sans s’user en demandes perpétuelles."

Cette mise au point théorique est bien nécessaire alors que l'on constate souvent,  en référence à quelques grands entrepreneurs voire hommes ou femmes publiques  considérés comme des génies  avec leurs caractères impossibles, un véritable  éloge des caractériels. On trouve même des articles qui justifient le recrutement de psychopathes aux postes de haut dirigeants au motif que les travers de ces derniers seraient utiles pour l'organisation !!!


Pourtant Henry Mintzberg dans son « Voyage au centre des organisations » a bien analysé l'autoritarisme comme l'un des jeux que l'on rencontre dans les organisations et qui la pervertissent .
Le jeu de l’autoritarisme y est décrit comme celui  de "l’exercice de l’autorité", c’est-à-dire de l’utilisation d’un pouvoir légitime de façon illégitime !


On le voit qu'il s'agisse des effets de la crise sur les finances et de  la nécessité de revoir l'allocation des ressources financières ou bien du come back d'anciennes méthodes même remises au goût du jour il est nécessaire que le management se recentre sur l'humain qui est le centre de toute organisation durablement efficace. Ce n'est qu'à ce prix que l'on pourra faire taire les critiques en matière d'hommes invisibles, de décisions catastrophiques et de gestion des erreurs.
 

Nota : cet article fait partie d'une série dont vous trouverez ici le plan

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